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Patrice
18 avril 2013

L'analyse de ma passion par Patrice Gaul

L’amour est beau et je suis maladivement amoureux de la beauté ! Il est plus fort que tout et cette certitude me guide dans tous mes actes. Ecrire est ma manière de transformer ma vie en rêves ; Cela me semble être là, un des plus beaux gestes de l’homme pour se situer et ainsi se perpétuer. L’écriture me permet également au travers d’elle-même, de me cacher derrière la femme pour parler de moi. De mes écrits nait le poème, ma thérapie contre l’angoisse et la tristesse. Ainsi mon adolescence se prolonge inlassablement et tend à devenir interminable : l’espace de mon choix, qui se veut en quelque sorte de n’être autre qu’un non-choix, un espace d’identité non évolutive semblant s’instaurer dans la recherche de la prose.

Toutes mes phrases transcrivent une recherche angoissante pour m’affirmer, vantant une indépendance idéaliste mais qui au fond, n’en est pas moins  une dépendance profonde et non superficielle. Parallèlement et peut être contradictoirement, je crois avoir perdu le goût et jusqu’à l’usage même de la lecture, comme une dégénérescence quasi diabolique de la civilisation.

L’écrivain ne se doit aucunement d’être lecteur, mais se doit par contre de se persuader, de se séduire, en sachant dérouler au fil des mots, de ses mots, une ouverture essentiellement matérialiste, concrète. Le « cousu » qui canalise le texte doit sensibiliser, émouvoir, être adapté à la faiblesse sensorielle, rythmique et existentielle. Il doit pouvoir approcher, confondre l’émotion et la gravité, et par delà gagner en profondeur. Le rythme continuellement renouvelé du texte doit permettre  de me redécouvrir au fil des mots se succédant, et ce sous un jour parfois inattendu !

Il est déplorable de constater que la littérature d’aujourd’hui se survit dans le ridicule, sa véritable identité étant morte, et il n’est alors plus que mépris pour ce qu’il convient d’appeler « la véritable littérature d’art ». Aussi je m’obstine petit à petit dans la voie du perfectionnisme maniaque et parfois dépressif, terrifié et tenté par les silences. L’inspiration, l’art, toujours l’art au fond de moi.  Cet art dont tant et tant prétendent  devoir se moquer pour ne pas risquer l’accoutumance, est une drogue extrême, dangereuse. Tous les auteurs ont la fâcheuse tendance à donner leur vision personnelle du monde, et ainsi à en faire leur but premier. Il ne devrait pourtant ne s’agir là que d’avoir un œil frais, différent ; si le miroir réfléchissait, sans doute seraient-ils étonnés, déçus de devoir passer de biens longs moments  face à lui. L’intensité n’appelle alors plus la sensation !

Je veux être marginal, évoluer parallèlement, me condamner à passer des heures les pensées soutenues par un coude lascif, une plume tremblante. Même un rayon de soleil parviendrait à me fâcher ! Je veux être isolé pour moi-même. Le peu que j’écris, je le vis intensément, avec une âme emplie de désir, car pour moi le désir rend beau, intérieurement beau, c’est me semble t-il, psychologique. J’ai en moi, comme l’impression surréaliste d’être une âme chaste, me complaisant à évoquer des images voluptueuses tant mon désir est ardent et sensuel. Je me contente pourtant constamment, de faire un inventaire succinct de la réalité, de cerner ce réel introuvable, ou plus précisément ignoré. Pourtant, c’est lorsque la littérature passe de la description de la réalité à cette saisie de l’impossible, qu’elle devient universelle, parce que le réel est souvent inatteignable, impossible à dire, et c’est pour cela que domine en moi cet entêtement de chercher à la saisir.

Dans mon brouhaha de recherches, de requêtes poétiques, de vénérations, j’ai puisé cette émotion au point de me sentir présent en tous et à chacun, l’interrogation sans cesse renouvelée me paraissant émouvante, grave, affective parfois, mais agrémentée d’attention courtoise, de sympathie s dépourvue d’apprêt. Le succès m’est lui aléatoire dès lors que la mesquinerie créatrice exerce une suprématie  dominatrice de l’idée sur l’écriture. J’évolue de manière pouvant être qualifiée de « souterraine » dans l’art romanesque, poétique. Il est à déplorer de nos jours, la disparition progressive de la psychologie dans la littérature au profit de la pure description des comportements. Mais où se situe donc le pourquoi de mes quêtes effrénées, jamais assouvies ? Je ne cherche aucunement à combler quelques manques que ce soit, mais ai tout de même cette vision profonde dont seul ai véritablement conscience. Tout ne m’est que désir et blessure et l’incapacité de juger, de condamner, est en moi permanente. Je n’éprouve nullement  l’intensité de la rivalité et ne veux en aucun cas supplier, mais contradictoirement  exiger, simplement exiger, comme si l’ampleur de mes mots me permettait de basculer dans l’hystérie ! Ma volonté consciente constitue l’essentiel de ma vie psychique, mais force m’est d’admettre que des phénomènes échappent à la maîtrise de cette volonté consciente. Je suis constamment opposé au débat aussi vieux que la pensée elle-même, que celui des rapports du corps et de l’âme. Mais à cela prédomine le mouvement d’élargissement et d’approfondissement progressif. Cette pathologie peut se soigner par un usage réglé de la parole, transposée par des mots qui n’en seraient que la cure analytique.

L’interprétation du rêve écrit Freud, « est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique ».Tensions, contradictions, illustrent bien mes ruptures, mes drames, mes amitiés brisées : Ces insurmontables difficultés hantent la majeure partie de mes textes. Je ne revendique pourtant pas, au travers de ceux-ci, une quelconque spécificité, mais il serait par contre déplacé de tenter oser leur enlever leur valeur théorique.  Ma pensée m’est une thérapie, et je ne désire point qu’elle soit confrontée, ni même comparée d’ailleurs, à d’autres systèmes d’interprétations. Cet ultime paradoxe conforte mon ambition et la tentation dogmatique qui menace toute pensée et est autant de brèches en lesquelles je me refuserai toujours de m’engouffrer. Je persisterai dans ce que certains pourront juger comme une impasse, conscient du divorce existant entre la création littéraire et la description irréaliste, mais néanmoins commerciale. La rigueur sera toujours le fil conducteur de ma pensée et l’audace de ne jamais m’écarter des textes dits « à textes ». Je ne chercherais jamais, pour quelque cause que ce soit, à déformer ma véritable identité en dynamitant au fil des lignes, un de ces langages n’ayant en fait nul autre but que celui de dénoncer tous les mythes, toutes les aliénations. Je ne serais jamais un orfèvre en la matière, mais mettrais toujours en évidence la pudeur de n’entrer en littérature qu’avec pour seuls matériaux les,  richesse et complexité de mes pensées. Ainsi ma vie, votre vie, ne seront toujours que le seul théâtre de mes mots, et l’éternel recommencement de celles-ci en demeurera à l’éternel bien plus qu’un trop sombre décor.

Ma vision n’est pas tragique, lugubre, mais rendue parfois cruelle, ironique, par le seul fait qu’elle reflète une réalité. Je ne cherche pas à m’évertuer à garder distance avec mes personnages pour ne masquer  aucunement le sujet. Si la lecture est crépusculaire, il me faudrait  néanmoins me détourner de cette sensibilité, de cette vérité, qui  n’est en fait que l’empreinte de mon vécu. Je ne suis que le miroir de mon « moi ». A ce titre, je hais la transparence dans l’orientation  littéraire. Toujours creuser plus profondément  le sillon littéraire  dans l’orientation en une large mouvance, vivante ! Je veux bannir la création d’un genre trop ductile, et persisterais par ma souplesse dialectique à montrer ce que ma recherche a d’illusoire et de réel. Le lecteur ne perçoit plus l’importance de la poésie et il lui faut être aujourd’hui persévérant s’il veut se procurer des œuvres poétiques. La désaffection pour la poésie est évidente, et même l’enfant l’abandonne car elle lui parait comme entachée d’ennui, voire d’inutilité. Force m’est de constater cet abandon, cette négligence du sacré. la communion entre l’écrivain et le lecteur est désormais futile, presque inexistante. L’esprit n’est plus vacant ni le cœur ouvert ! Sans doute doit on en déduire que les phénomènes de la vie sont aujourd’hui vécus plus concrètement, alors il s’ensuit une lassitude qui rejette l’interrogation, le refuge. Je ne suis pas un naïf utopique épris de grandeur poétique, et sais apprécier beaucoup de choses malgré pourtant que tant et tant d’autres me navrent., mais je suis ambitieux dans la voie que j’ai choisie, et revendique ma futilité tout en voulant également m’élargir l’imagination. La poésie représente pour moi personnellement, comme une façon d’abolir les frontières que créent le nationalisme, les partis et les modes.  Que l’on ne m’en veuille pas de garder pour moi mes ivresses vivantes et  mes attentions. Je cherche vainement à attirer le lecteur vers ces sentiers à la fois humbles et privilégiés. Je  me dis que rien n’est tout à fait inutile, pour peu que nous en soyons émus ! Je continuerai dans l’indifférence, l’oubli et la solitude de créer mes mots au sein de cet éprouvant siècle saturé d’images !

   

 

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Commentaires
Patrice
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